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Comment repondre au pourquoi de mon enfant?

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Comment une simple question peut changer une vie: u n prof au secondaire m’a appris en deux heures ce que l’école oublie souvent. Se questionner : l’acte fondateur de l’humanité Se questionner, questionner le monde, interroger le sens des choses : voilà sans doute l’acte le plus fondamental de l’être humain. Ce n’est pas tant le fait d’avoir des réponses qui nous définit, mais la manière dont nous cherchons à y répondre . Cette manière façonne notre personnalité, notre rapport aux autres et, surtout, notre avenir. Une boussole d’antagonismes Selon la posture adoptée face aux questions, nous tendons vers des profils opposés : acteur ou spectateur , leader ou suiveur , esprit libre ou esprit soumis , citoyen responsable ou exécutant docile , chercheur de vérité ou consommateur d’opinions , créateur ou imitateur , lucide ou manipulable , courageux face à l’incertitude ou fuyant le doute , bienveillant par compréhension...

Islam, islamisme et arabisation : la confusion qui sert la domination

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2025-12-20 Dans le débat kabyle, il est courant d’entendre que « l’islam a perverti l’identité » en imposant une « arabité sacralisée » et une culture importée de chez les Bédouins d’Arabie. Cette accusation, répétée depuis des décennies, repose pourtant sur une confusion majeure : l’islam (au sens du texte coranique) n’est pas équivalent à l’islamisme politique , et encore moins à un programme d’uniformisation culturelle. Cette confusion n’est pas neutre : elle a longtemps permis au pouvoir de déplacer la responsabilité. Au lieu de reconnaître un projet d’État (langue, école, administration, médias), on a laissé croire que le responsable était « l’islam » — autrement dit, un principe spirituel présenté comme une force historique fatalement destructrice. 1) Islam ≠ islamisme politique L’islamisme politique est une idéologie de pouvoir : il utilise le religieux comme langage d...

Lissan-arabi dans le Coran : une qualification du texte, pas une identité

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Une confusion tenace traverse la plupart des lectures : croire que ʿarabī (عربي) renvoie à une ethnie (« les Arabes ») ou à une langue nationale (« l’arabe »). Or, une lecture interne du Codex (sans autorité cléricale, sans sources externes) mène à une conclusion simple : ʿarabī qualifie le texte comme discours clair, structuré et intelligible — pas un peuple. Principe méthodologique : on ne force pas le Coran à entrer dans une grammaire postérieure ; on lit le texte comme un système autonome où les mots se définissent par leur usage, leurs oppositions et leur cohérence globale. 1) Une langue « officielle » est toujours une construction Dans l’histoire humaine, une langue standard « officielle » n’apparaît pas spontanément : elle est fixée , normalisée , puis enseignée. Le français académique, par exemple, est une construction normée à partir de parlers multiples. La même logique vaut ici : confondre le Codex avec une langue ethniq...

فرط / نسي / غفل — Cartographie coranique de la responsabilité humaine

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Thème : responsabilité humaine Racines : ف ر ط / ن س ي / غ ف ل Approche : corpus coranique uniquement Introduction La traduction approximative de certains termes coraniques n’est pas un simple problème linguistique : elle entraîne des glissements conceptuels majeurs qui affectent directement la compréhension de la responsabilité humaine, de l’éthique et du rapport au Kitāb . Parmi ces confusions, l’assimilation fréquente du verbe فرط ( farata ) à l’idée d’« oubli » constitue une erreur structurelle : le Coran distingue pourtant très nettement فرط , نسي et غفل , chacun occupant un champ sémantique autonome, cohérent et non interchangeable. Point clé : فرط n’est pas une défaillance de mémoire ; c’est une rupture fautive de l’équilibre, par négligence ou par excès. L’oubli, lui, se dit نسي . I. Méthodologie Primaut...

Tajwīd vs Tadabbur : quand le son remplace le sens

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Le Coran ordonne l’analyse (تدبّر) — pas la performance vocale. Le “tajwīd” institutionnel est un déplacement : de la compréhension vers l’esthétique. Catégorie : Coran — Méthode de lecture Mots-clés : tadabbur, rattil, tartīl, atlou, iqra’, qara’a, j-w-d, d-b-r 1) Problème : un mot central dans les mosquées… absent du Coran Le terme “tajwīd” (تجويد) est omniprésent dans l’univers religieux : règles phonétiques, allongements, nasalisation, “belle récitation”, concours et trophées. Pourtant, un fait simple suffit à remettre les choses à l’endroit : le mot “tajwīd” n’apparaît pas dans le Coran . À l’inverse, le Coran emploie explicitement des verbes et notions structurantes pour la lecture et la transmission : اقرأ (Iqra’) , قرأ (Qara’a) , اتلُ (Atlou) , رتّل (Rattil) , ترتيل (Tartīl) — et surtout تدبّر (Tadabbur) , qui est formulé comme une exigence frontale. 2) Le Coran o...

Le Coran face au mythe : quand l’histoire religieuse fabrique l’islamisme

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2025-12-19 Cet article propose une lecture méthodologique : le Coran comme source première du message, et les récits historiques tardifs comme matériaux à examiner avec prudence — surtout lorsqu’ils contredisent le texte. 1) Une asymétrie décisive : texte préservé vs récits tardifs Quand on explore l’origine de l’islam, on bute sur une contradiction structurelle : le Coran est un discours cohérent, auto-référencé, traversé par une logique éthique et juridique, alors que les narrations dites “fondatrices” (sîra, compilations, chronologies) sont souvent tardives, fragmentaires, et parfois incompatibles entre elles. En termes simples : il est irrationnel d’expliquer le texte fondateur par des reconstructions postérieures qui semblent avoir été façonnées sous des régimes, des conflits, et des intérêts institutionnels. 2) Le trou noir docu...

Bayyināt ou siḥr ?

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Analyse coranique  des r acines : افترى / أفك  / سحر/ ضلّ   Le récit de Moïse face aux magiciens de Pharaon est souvent réduit à une opposition entre “miracle” et “numéro d’illusion”. Or, dans la logique interne du Coran, l’enjeu principal est ailleurs : il s’agit d’un conflit entre bayyināt (preuves claires) et un discours falsifié capable de produire l’ égarement . Thèse verrouillée : le Coran met en parallèle افترى (inventer un mensonge contre Dieu) et ضلّ (s’égarer / obscurcir / endoctriner). L’ if’tirāʾ n’est pas un “tour”, c’est un acte de falsification qui engendre le ḍalāl . 1) L’if’tirāʾ dans le Coran : une notion discursive Partout où apparaît l’idée d’“inventer contre Dieu”, le Coran vise des paroles , des normes ou des attributions doctrinales prêtées à Dieu sans preuve. 16.116 وَلَا تَقُولُوا لِمَا تَصِفُ أَلْسِنَتُكُمُ الْكَذِبَ هَٰذَا حَلَالٌ وَه...