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Le mythe de l’infaillibilité prophétique et le vrai sens coranique de عصم

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12 décembre 2025 Le rêve des islamistes traditionalistes — ceux qui prétendent être « musulmans » tout en confisquant la religion — n’a jamais été de servir le Coran, mais au contraire de le rendre inopérant. Non pas en le supprimant matériellement, mais en le recouvrant de couches de rituels, de mythes et de médiations sacralisées, afin que plus personne ne puisse le lire comme un texte simple, rationnel, universel et adressé au commun des mortels. Leur objectif est clair : faire disparaître le rôle réel du Codex coranique comme référence directe et suffisante, pour avoir les mains libres et fabriquer une religion sur mesure, gérée par des castes religieuses, des institutions fermées et des « sciences » dogmatiques. Le Coran devient alors un décor sonore, récité, chanté, mémorisé, mais rarement étudié et réfléchi. 1. Comment détourner un Livre sans l’effacer ? Historiquement, plusi...

Pourquoi les gens refusent-ils que les prophètes soient des humains ordinaires ?

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Le texte coranique revient avec insistance sur un fait simple : les messagers envoyés par Dieu sont des êtres humains normaux . Rien dans la Révélation ne laisse entendre qu’ils possèdent une nature surhumaine ou des pouvoirs extraordinaires. Pourtant, l’histoire religieuse témoigne d’un phénomène récurrent : les populations refusent cette simplicité, puis fabriquent autour des envoyés un ensemble de mythes qui finit par leur conférer une forme de divinité. 1. Le refus ancien : “Un humain comme nous ?” Le Coran décrit parfaitement ce mécanisme psychologique. Lorsque la guidance authentique arrive, certains refusent d’y adhérer pour une raison unique : l’envoyé n’est qu’un bashar , un être humain. وَمَا مَنَعَ النَّاسَ أَنْ يُؤْمِنُوا إِذْ جَاءَهُمُ الْهُدَىٰ إِلَّا أَنْ قَالُوا أَبَعَثَ اللَّهُ بَشَرًا رَسُولًا Rien n’empêcha les gens d’avoir la foi lorsque la guidance leur parvint, si ce n’est qu’ils dirent : ...

La Ṣalāt comme loi de connexion universelle : lecture coranique rationnelle

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De plus en plus de chercheurs indépendants soulignent que ṣalāt dérive du concept de صِلة — la connexion , c’est-à-dire la relation fonctionnelle, la continuité, la mission exercée dans un système. Parmi ces travaux, l’analyse profonde du Dr. Wail Karim éclaire de façon remarquable la nature cosmique et non rituelle de la ṣalāt. Selon lui, la ṣalāt est une fṛtra universelle , une loi intrinsèque inscrite dans la structure même de toute créature. 1. La ṣalāt dans le Coran : une fonction universelle, non un rite Le verset 24.41 établit de manière explicite que tous les êtres sans exception possèdent leur ṣalāt . أَلَمْ تَرَ أَنَّ اللَّهَ يُسَبِّحُ لَهُ مَن فِي السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَالطَّيْرُ صَافَّاتٍ، كُلٌّ قَدْ عَلِمَ صَلَاتَهُ وَتَسْبِيحَهُ، وَاللَّهُ عَلِيمٌ بِمَا يَفْعَلُونَ Ne vois-tu pas que Dieu est exalté par tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre, ainsi que par les oi...

Les « anhar نهر » de Pharaon : des masses dirigées, pas des fleuves

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Le Coran nous parle des « أنهار » de Pharaon. La traduction classique les rend presque toujours par fleuves ou rivières , comme s’il s’agissait uniquement d’eau qui coule. Or, si l’on revient au texte lui-même, à la racine ن هـ ر et à l’usage réel de ce mot dans le Coran, on découvre une réalité beaucoup plus cohérente : les « anhar » de Pharaon sont les masses humaines qu’il dirige de force , qu’il mène comme un berger mène ses bêtes. Ce sens est renforcé par un parallèle vivant en kabyle : on dit an-hhar aghyoul / akharfi pour décrire le fait de diriger un âne ou un mouton , lui imposer un chemin sans lui laisser le choix. Cette image colle exactement avec l’usage coranique du verbe نَهَرَ (nahara) . 1. La racine ن هـ ر : imposer une direction, contraindre Dans le Coran, le verbe نَهَرَ n’a jamais le sens de « faire couler de l’eau ». Il signifie plutôt : imposer une direction, rabrouer, cont...

Racine JNH (ج ن ح) — Nos « ailes » intérieures et les programmes des anges

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1. De l’« aile » au programme intérieur Le mot جَنَاح est généralement traduit par « aile » : l’aile de l’oiseau, l’aile de l’ange. Mais en lisant le Coran systématiquement, on découvre que la racine ج ن ح décrit surtout le fait de pencher, incliner, prendre un côté, activer un programme interne . D’un côté, on trouve جَنَاح pour l’aile d’un oiseau, ou l’« aile » symbolique de l’humain ; de l’autre, la forme جَنَحَ (verbe) pour s’incliner vers quelque chose, comme dans جَنَحُوا لِلسَّلْمِ — « ils penchent vers la paix » (8.61). À partir de là, on peut comprendre جَنَاح comme un programme d’action, un module que l’être crée ou active selon la situation . 2. Les « ailes » de l’humain : programmes de comportement Le Coran montre que l’humain porte en lui plusieurs « ailes » : des programmes de force, de colère, de miséricorde, de paix, de dureté, etc. Il ne s’agit ...

Le zulm_ظلم : l’injustice suprême selon le Coran

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Dans l’usage courant, « الظلم » est traduit par injustice. Mais dans le Coran, il désigne surtout l’acte d’obscurcir, d’embrouiller, de voiler une vérité claire . Le zulm n’est pas seulement un tort moral : c’est la manipulation du référentiel . Le refrain coranique central « من أظلم ممن افترى على الله كذبا » Cette formule revient dans de nombreux passages (6.21, 6.93, 6.144, 7.37, 10.17, 11.18, 18.15, 29.68, 61.7). Elle désigne la catégorie la plus injuste de toutes : ceux qui fabriquent un discours humain et l’attribuent à Dieu . Le verbe « افترى » signifie fabriquer, produire, mettre en forme un récit ou une loi. Et « على الله » indique que l’on colle ce contenu à Dieu alors qu’il ne vient pas de Lui. Les formes de zulm dénoncées par le texte S’inventer une révélation (6.93) — « أوحي إليّ » alors que rien ne lui a été révélé. Produire un texte concurrent (6.93) — ...

« Obéir au messager » : une notion informationnelle et non personnelle

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L’expression coranique « أطيعوا الرسول » — obéissez au messager est souvent comprise comme une soumission à la personne de Muhammad. Pourtant, le texte ne le dit jamais : aucun verset ne dit « obéissez au prophète » (أطيعوا النبي) . Dans une analyse strictement coranique, libérée des constructions traditionnelles, le messager (رسول) n’est pas une personne, mais un rôle fonctionnel : celui de vecteur d’information . Ce rôle peut être rempli par un humain, un livre, un phénomène naturel, un vestige archéologique ou tout élément capable de transmettre une information exploitable. 1 — Le Coran ne dit jamais : « Obéissez au prophète » L’ordre « obéir » est toujours associé à الرَّسُول (le messager) et jamais à نبي (le prophète). La fonction prophétique désigne un statut social ; la fonction messagère, elle, désigne une transmission d’information. 4.59 يَـٰٓ...